1918 : COURCELLES
Courcelles et le plateau de la côte 100... Le lendemain, le 12e groupe de chasseurs au complet (106e, 120e et 121e BCP) se portent à Brunvillers. C'est le général Mangin qui prend la direction des opérations, il veut arreter l'avance allemande coûte-que-coûte. Le 11 juin au matin les "diables bleus" arrivent à 500m au sud de Tricot. Là, ils reçoivent l'ordre d'attaque : "Objectifs : la lisière est du grand bois de Mortemer où l'on s'installera solidement, et éventuellement Sorel. (...) Dispositif d'attaque : 106e et 120e en première ligne (...) 121e en soutien. Tenue : tenue d'assaut 200 cartouches par homme, les chefs de corps fixeront la dotation de V.B. (n.d.r. : il s'agit de grenades lancées au fusil muni d'un tromblon; le tir d'une cartouche "normale" propulse la grenade et déclenche sa mise à feu) et de grenades à emporter, 2 jours de vivres, bidons remplis avant départ" (JMO 120e BCP) 11 juin 1918, 10h00 du matin : le 120e prend le départ en formation d'attaque, flanqué sur sa droite par le 106e. A hauteur de Courcelles, l'artillerie allemande les pilonne... Les chasseurs poussent jusqu'au plateau de "la côte 100", à la lisière du grand bois de Mortemer, ici, c'est les mitrailleuses qui les fauchent. |
Maurice découvre là les chars Saint-Chamond (équipés d'un canon de 75 et de 4 mitrailleuses) en action. "les chars d'assaut, parvenu à la hauteur de l'infanterie, marchaient tant bien que mal sur les mitrailleuses ennemies, qu'un peloton (...) prenait déjà à partie sous un tir d'aveuglement" (JMO 120e BCP). Des éléments du 106e BCP, qui est durement éprouvé et désorganisé, rejoignent le 120e sur le plateau : les chasseurs doivent tenir la position face aux contre-attaques allemandes. A 20h00, un nouvel ordre d'attaque est donné : "le boche est en retraite de ce côté, il s'agit d'exploiter immédiatement cette situation. (...) L'attaque sera précedée d'un barrage roulant partant d'une ligne située 200m devant l'infanterie. L'infanterie collera au barrage qui se déplacera par bonds et se fixera successivement sur les routes et les tranchées occupées par l'ennemi. (...) Vitesse du barrage roulant : 100m en trois minutes." (JMO 120e BCP). Mais l'assaut est reporté au lendemain, et il ne concernera que le 106e, avec le 121e en soutien, qui reprendra l'attaque pour se porter au niveau du 120e. Pertes de la journée du 11 juin : officiers : 5 tués, 3 blessés; troupe : 18 tués, 132 blessés. |
Du 12 au 23 juin, les chasseurs tiennent leur position à la lisière du grand bois de Mortemer : ils creusent ou aménagent des tranchées et boyaux auxquels on donne les noms des officiers tués lors de l'attaque du 11 juin.
Le 23 juin, le 120eme part enfin au repos plus au sud à Ménévillers où il restera jusqu'au 26 juin. Du 27 juin au 9 août 1918, le 120e BCP est aux tranchées sur la ligne de "résistance" (sic) au sud-est de Cuvilly. Les trois compagnies restantes du 120e se relayent entre la première ligne et la ligne de soutien. On aménage les tranchées, on creuse des boyaux, on surveille l'ennemi, on fait des reconnaissances vers l'est. Le JMO signale ces journées comme "calmes" ou "relativement calmes"... il n'y a effectivement en moyenne qu'un chasseur tué ou blessé par jour! Le 27 juillet, une reconnaissance indique que la tranchée du bois de Merlier a été désertée par les allemands. Un peloton du 120e, aidé par quelques gars du génie partent occuper la position et retourner la tranchée. Le lendemain, les allemands qui reviennent sont accueillis à coup de fusils! Les avions allemands viennent ensuite faire une reconnaissance et quelques heures plus tard les 105 et 77 arrosent les chasseurs... qui tiennent bon sur leurs positions. Le général Mangin peut-être content, les poilus ont stoppé l'offensive allemande de Montdidier-Noyon. Foch décide alors d'une offensive générale alliée début août. |