SOMMAIRE

  dans le sud du rouergue au tournant du siècle
  le petit chasseur de Verfeil
  la guerre à bicyclette
  1870
  les cyclistes en Lorraine
  mourir à Rozelieures (François Teysseire)
  à la poursuite des Allemands : la Marne
  dans les champs de betterave
  loin du front : convalescence en Normandie
  écrire
  dans les tranchées des Vosges
  juillet 1915 : offensive au Reichackerkopf
  la Somme
  rosalie
  ils ne le comprendront jamais
  les petits chasseurs vont chercher leur tombe
  13 mois loin du front
  1918 : Courcelles
  1918 : dans le brouillard des gaz
  côtoyer la mort
  11 novembre
  démobilisation
  le tour des champs de bataille du petit chasseur
  quelques pistes de lecture


à lire aussi...
Les terribles taureaux : correspondance d'un territorial pendant la Grande Guerre.




Quoi de neuf? what's new?
*m.a.j "quelques pistes de lecture"
*les pages "les terribles taureaux" sont finalisées

Le "petit chasseur de Verfeil" est disponible en livre aux éditions pages cristal .


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mel auteur/author e-mail

INTRODUCTION


casque adrian 1915

Je me souviens du cadre trônant dans la chambre de mes grand-parents : une photo de mon grand-père en uniforme noir (la photo était en noir et blanc) avec un énorme béret. En dessous, une médaille pendait.

Je me souviens des histoires que mon grand-père racontait parfois le soir. Des histoires sur la guerre, sur "sa" guerre. Des histoires qui se finissaient sur un invariable : "c'est pas bien beau la guerre!". Pour moi, enfant, cela avait la saveur d'un bon western, d'un conte héroïque.
Mais certains aspects de ces histoires -que je gardais en mémoire- avaient quelque chose de dérangeant, de décalé... cela ne correspondait pas avec ce que je pouvais lire, entendre ou voir de l'Histoire officielle.
Non pas que je remettais en doute la parole de mon grand-père -il racontait ce qu'il avait vécu!- mais il y avait une distorsion avec l'image de la grande guerre telle qu'elle était présentée au grand public.
Les fraternisations avec l'ennemi, l'inondation de la Belgique, la guerre à vélo, les fragments d'obus qui traversent plusieurs mètres de terre... A l'époque, personne n'en parlait (et même aujourd'hui, de nombreux aspects qui appartiennent au vécu personnel du soldat - pas à l'Histoire- restent non évoqués).

Ce n'est que bien plus tard après la mort de mon grand-père, et après bien des recherches, que j'ai compris que tout ce que j'avais emmagasiné -l'histoire de mon grand-père soldat- faisait partie du grand puzzle de la mémoire collective de la grande guerre.
Une phrase au fil des livres d'histoire; des témoignages dans les carnets de soldats; une image dans un film... je retrouvais une évocation des souvenirs de mon grand-père chasseur.
Le cadre au mur, bien sur, c'était l'uniforme des chasseurs alpins,en dessous, la croix de guerre.

Les pages qui suivent racontent donc l'histoire de Maurice Gabriel Bach pendant la guerre de 14-18. Il ne s'agit pas d'un ouvrage d'Historien, mais de la guerre vécue par UN paysan du sud du Rouergue. Il ne s'agit pas non plus du récit direct d'un ancien combattant, mais la reconstitution faite à partir des histoires que Maurice Gabriel racontait à son fils Georges, à son petit fils, tout cela mis en ordre et éclairé par les documents disponibles : le Registre Matricule, les Journaux de Marche et Opérations (JMO), les photos et cartes postales personnelles, les livres d'Histoire, les carnets de soldats.
Bref, il ne s'agit pas d'un témoignage, mais d'une mémoire familiale, avec toutes les distorsions que cela implique.

obus de 37

Le sujet principal est le chasseur Maurice Gabriel, mais on retrouvera aussi (parfois sur les mêmes lieux!) d'autres de mes aïeux... lorsque l'on s'intéresse au sujet resurgissent des récits, des photos, des collections de cartes postales qui viennent alimenter l'histoire familiale de la guerre de 14-18.
Tous les chapitres qui suivent peuvent être lus dans le désordre (dans le même désordre des récits que mon grand-père racontait!).